
RetroMania Wrestling est-il l’hommage tant attendu aux jeux de lutte d’antan?
J’en ai déjà parlé, mais les jeux de lutte ont occupé une partie démesurée de ma vie. Tout a commencé par WWF Raw au Super Nintendo qui était tellement extraordinaire que ça m’a fait écouter la lutte. Maintenant, une suite spirituelle vient de voir le jour. J’ai testé RetroMania Wrestling et je vous dévoile ce que j’en pense.
Captures d’écran par Pierre-Luc Racine
Copie du jeu gracieuseté de Retrosoft Studios
Présentation
RetroMania Wrestling marche dans les traces faites par des jeux datant de 1989 comme WWF Superstars et se terminant par WWF Raw en 1994. Ensuite, les jeux de luttes ont pris des formats différents avec des personnages en trois dimensions.
Le jeu contient 16 choix de lutteurs provenant de différentes ères de la lutte. Les plus connus sont, d’après moi, Hawk et Animal qui luttaient en équipe sous le nom de Legion Of Doom et Road Warriors.
Il y a quelques modes de jeux: histoire, Ten Pounds Of Gold (qui est un mode solo sans histoire), Retro Rumble et Versus qui nous permet de créer nos propres combats.
Le principe fonctionne environ comme ces jeux de l’époque. On peut donner des coups, mais la plupart de l’action se passe sur ce qu’on appelle des lock-up, lorsque deux lutteurs s’empoignent et qu’un finit par avoir le dessus. À ce moment, il peut porter une manoeuvre sur l’adversaire vaincu.
Visuellement impressionnant
Le point fort du jeu repose dans ses graphismes époustouflants. Le choix d’arène est ahurissant et elles sont toutes très détaillées. Les animations sont très belles et tout le visuel n’est rien de moins qu’incroyable.
Cependant, c’est un peu étrange que le meilleur côté d’un jeu de lutte soit ses graphismes…
Comme je disais, le système de combat repose principalement sur des lock-up qui se gagnent de deux façons différentes. Soit par un bon timing, ou sinon, ils deviennent des souques à la corde où chaque lutteur essaie d’appuyer plus vite que son adversaire pour remporter la chance de pouvoir lui assener une prise.
Le problème, c’est que contrairement à WWF Raw, RetroMania ne nous montre pas la progression de ce duel. Ainsi, on n’a aucune tension lors de ces affrontement. On ne peut se sentir perdre le contrôle ou au contraire être encouragé en voyant qu’on tire l’adversaire vers nous. Ça donne aussi l’impression que le jeu choisit quasi-aléatoirement le gagnant des lock-up et ça, c’est vraiment plate.
Sous la barre de vie, vous pouvez voir trois petits carrés. Ceux-ci montre l’endurance du lutteur. Plus elle se remplit, plus il peut porter des prises puissantes. Il peut aussi gagner presqu’un carré complet en se vantant. Lors de ce match à 3, vous pouvez me voir me tenir loin de l’action et me vanter afin de faire monter mon endurance pendant que les deux autres perdent des points de vie.
Cette mécanique fait en sorte que les meilleurs personnages sont ceux dont la durée des vantardises sont très courtes. Parlant de ces lutteurs:
Des lutteurs trop ordinaires
L’affaire qui m’avait intrigué et m’avait donné envie d’écouter la lutte en jouant à WWF Raw, c’était que ses personnages étaient tous très différents et plus grands que nature. Il y avait The Undertaker, Bam Bam Bigelow, Doink The Clown, Yokozuna. Dans RetroMania Wrestling, la grande majorité des personnages sont des dudes ben normaux en bobette ou en maillot de lutte.
Naguère, je pouvais m’imaginer l’histoire derrière tout un personnage et être impressionné. Ici, Matt Cardona est présenté comme ayant un podcast de figurine de lutte. C’est pas vraiment impressionnant ça.
Je sais que je compare beaucoup ce jeu à WWF Raw, un jeu sorti il y a 27 ans, mais ça devrait être facile d’accoter un jeu sorti il y a plusieurs générations. Naguère, il y avait la présence de Luna Vachon qui était super badass. Là, aucune femme ne peut être sélectionnée. Mais hey, on peut voir le gars de ProWrestlingTees:
Parlant de personne que je m’attendais jamais à voir dans un jeu de lutte, il y a le critique Dave Meltzer.
Dans un jeu sans lutteuse, ils ont intégré le gars qui a dû s’excuser pour des commentaires de mononc récemment. Il ne manque pas d’histoires louches avec les femmes à son sujet. Je trouve que c’est un coup raté à ce niveau.
Des petites erreurs
Sans être particulièrement marquant, le mode histoire est quand même bien. Parfois, de petites erreurs un peu niaiseuses se glissent, comme ce mot bleed qui commence sur une ligne et qui finit sur l’autre.
Ici, je suis dans un match de type falls count anywhere. Autrement dit, on peut faire le compte de 3 ou faire abandonner l’autre partout dans l’arène. Cependant, l’arbitre est en train de faire le décompte extérieur et va nous disqualifier si on ne rentre pas à temps. En temps normal, ce type de match ne peut pas se terminer par un décompte du genre.
Dans un match où l’histoire racontait qu’il y aura du sang et de la violence, je me suis fait disqualifié pour avoir utilisé une chaise. J’étais pas mal confus.
Il y a petits éléments du genre qui se glissent dans le jeu qui me font questionner sur l’ampleur de la phase de tests.
Un jeu fait avec amour
Regardez les détails dans les entrées. c’est incroyable. Ce jeu contient beaucoup de petites attentions, principalement visuelles. On sent que le jeu a été créé par des passionnés. Par contre, on se ramasse avec un repas drabe alors que les accompagnements sont plus savoureux.
Malheureusement, le tout est plutôt redondant. Dans le mode histoire, on affronte régulièrement les mêmes lutteurs. Si je voulais voir les mêmes combats semaine après semaine, je regarderais la WWE le lundi soir.
Étant donné que les lutteurs se partagent souvent les mêmes ensembles de prises, à l’exception de leurs moves signatures et finishers, les combats se ressemblent tous et tout revient au même. La musique n’est pas enlevante et les commentateurs sont génériques.
Encore une fois, je dois souligner le visuel époustouflant du jeu. Regardez leur hommage au Hammstein Ballroom. Malheureusement, comme la mécanique principale de lock-up sur laquelle tout le jeu repose est défaillante, on ne sent pas tant impliqué. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est à un détail près d’être efficace.
Que reste-t-il ensuite? À part le Blue Meanie et trois autres personnages avec du maquillage, le trois quart des lutteurs sont des dudes en maillot. Les combats se répètent énormément. RetroMania Wrestling est un peu à WWF Raw ce que Mighty No9 est à Mega Man X.
Je voulais tant aimer RetroMania Wrestling. C’est peut-être pour cette raison que je suis dur avec ce jeu. À part pour les yeux, je trouve que ce jeu est presqu’en tout point inférieur à des jeux sorti il y a très longtemps. Par exemple, WWF Raw avait plusieurs armes à l’extérieur comme des chaises, des cloches et des seaux, alors que RetroMania Wrestling n’a que des chaises.
Un jeu sorti il y a plus de 25 ans avait la possibilité de faire des trucs illégaux comme de frapper l’arbitre ou des étranglements, mais RetroMania Wrestling n’offre pas ces options. Je voulais revivre les années où j’appelais sans cesse à mon club vidéo pour savoir s’ils avaient la cassette, mais j’en sors déçu.
Je vous laisse sur la position un peu bizarre qu’un lutteur prend après avoir été vaincu:
- Le visuel est incroyable
- Bon choix d’arènes
- L’amour de la lutte parait
- Très redondant
- Moins bon qu’un jeu sorti il y a 21 ans