
Nos impressions de Dreamlight Valley : un Animal Crossing à la sauce Disney
Dreamlight Valley est un simulateur de vie disponible en accès anticipé où on s’installe dans une vallée ravagée par un mystérieux mal, l’Oubli, depuis le départ de son ancien monarque. À coups de jardinage, de pêche, de décoration et d’amitiés, il faut contribuer à redonner à l’endroit son charme d’antan.
Crédit images : Disney
Animal Crossing est souvent groupé avec des jeux de ferme comme Stardew Valley ou Rune Factory, mais c’est en fait un simulateur de vie bien à part, où les éléments de gestion (et de stress!) sont presque totalement absents, ce qui est assez unique. L’arrivée de Dreamlight Valley est donc rafraîchissante, puisque le jeu s’inscrit définitivement dans la catégorie des «Animal Crossing-like», s’adressant à un public de joueurs et joueuses (surtout joueuses, on ne se le cachera pas) occasionnelles qui aiment les jeux relaxants et la décoration.
Un village à reconstruire
À votre arrivée à Dreamlight Valley, vous trouvez le village dans un état de délabrement complet, abandonné par son ancien monarque. Avec l’aide de Merlin et des autres habitantes et habitants, vous devrez rétablir l’ordre et percer le mystère de l’Oubli, le mal qui fait que plus personne ne se souvient de ce qui est arrivé auparavant.
Le jeu propose bien sûr toutes les activités classiques de son genre : on peut jardiner, pêcher, miner, creuser, cuisiner, bricoler et, surtout, entretenir des relations avec les résidentes et résidents qu’on attire dans la vallée. En leur offrant des cadeaux, en leur parlant et en passant du temps avec eux, on augmente notre niveau d’amitié pour découvrir peu à peu leur histoire personnelle, débloquer des articles et améliorer leur capacité à nous aider au quotidien.
Sur le point de l’amitié, le jeu mettant en vedette des personnages de Disney a une longueur d’avance sur Animal Crossing. En effet, ici, les personnages ont une vraie personnalité et une histoire qui leur est propre, alors ils sont beaucoup plus intéressants et vivants. Bien sûr, il y a toutes sortes de clins d’œil aux histoires originales, notamment dans leurs citations quotidiennes. Après une semaine de jeu, les dialogues ne se répètent pas encore, et la possibilité de donner différentes réponses ajoute de la variation, mais il faudra attendre plus longtemps pour en connaître la diversité réelle.
À Dreamlight Valley, c’est Picsou le Tom Nook du village, qui tient le magasin et nous demande de lui rendre service gratuitement à tout bout de champ… mais en un peu moins sympathique! Il gère le développement du village et de ses biomes, alors que Merlin se charge de l’aspect plus mystérieux de l’endroit, nous encourageant à enquêter sur l’Oubli. Quelques autres personnages de l’univers de Mickey sont également présents à notre arrivée.
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La qualité des mécaniques est variable : on peut accéder aux objets dans nos coffres lorsqu’on cuisine ou bricole, mais on ne peut passer du contenu d’un coffre à un autre; on peut fabriquer plusieurs objets d’un coup, mais cuisiner un seul plat à la fois; le magasin et les commerces restent ouverts en tout temps, mais certains villageois se couchent tôt. On sent que le jeu a encore besoin de finition.
La personnalisation est reine
Le jeu laisse beaucoup de place à la décoration et à la créativité. Partout sur la carte, il est possible de placer des meubles ainsi des chemins et des clôtures. On peut aussi déplacer toutes les bâtisses, les arbres, etc. Par contre, sur Switch, les contrôles pour y arriver sont un peu difficiles à maîtriser, particulièrement le contrôle de la caméra qui n’est pas du tout intuitif. Ça nuit un peu au plaisir de la décoration.
Pour ce qui est des vêtements, c’est encore mieux! On débloque toutes sortes de motifs, allant de visages de personnages à simplement des pois, qu’on peut ensuite apposer sur les différents modèles de vêtements. On peut vraiment créer des vêtements personnalisés de A à Z, et c’est une des mécaniques qui semblent la plus approfondie.
Il y a cependant un problème : le mode photo. Il permet de prendre des images carrées, donc qui ne font pas tout l’écran, et qui sont enregistrées… littéralement nulle part? Il est donc impossible pour le moment de prendre de belles captures d’écran à moins d’enregistrer l’écran du mode photo, puis de découper l’image. C’est très étrange pour un jeu qui devrait pourtant vouloir qu’on partage des images au maximum, et je suppose qu’un correctif sera apporté.
À mi-chemin entre jeu de console et jeu mobile
À première vue, le jeu disponible sur PC et consoles semble être un hybride entre un jeu mobile et un jeu de console. On y trouve différents types de monnaie, de nombreux objectifs quotidiens et à long terme, une sorte de « battle pass », et une instantanéité qui surprend. C’est-à-dire que lorsqu’on plante des graines ou améliore une maison, le tout est prêt en à peine quelques minutes à peine. On est loin de la patience nécessaire pour jouer à Animal Crossing!
Mais évidemment, c’est trop beau pour durer, et rapidement on tombe sur des graines qui prennent quelques heures à pousser, et on a besoin de plus en plus de ressources dont le taux de réapparition est abyssal, et le rythme ralentit. On se retrouve à tourner en rond en priant pour trouver du fer ou du bois dur et pouvoir progresser dans les missions. Certains taux seront sans doute ajustés en cours de route, mais reste qu’on se questionne sur l’avenir.
Heureusement, il y a toujours de nombreuses quêtes à accomplir en parallèle, et les nouveaux mondes qui seront ajoutés régulièrement garderont certainement le jeu dynamique. Selon les développeurs, les articles payants seront uniquement cosmétiques, et il y aura certains contenus additionnels à acheter plus tard.
Un jeu en accès anticipé
Le jeu n’est pas tout à fait terminé, et ça se sent. Sur Switch, les menus chargent très lentement, le jeu plante régulièrement, et les objets au loin apparaissent et disparaissent brusquement, et de nombreuses quêtes comportent des bogues qui peuvent nous empêcher totalement de les terminer. Cependant, l’équipe derrière le jeu est à pied d’œuvre et a déjà livré quelques correctifs, et continuera de le faire dans les prochaines semaines.
La version française est également une faiblesse, ce qui est décevant quand on a affaire à une franchise comme Disney, reconnue pour ses excellentes traductions. En fait, il n’y a même pas de version en français canadien, et si on veut jouer dans cette langue, il faut vivre notamment avec le fait que Moana s’appelle Vaiana. Sinon, on retrouve des traductions qui ne fonctionnent pas tout à fait (par exemple, « Regarder » pour « Check », qui est utilisé pour toutes les interactions avec des objets), et même certaines phrases qui sont restées en anglais.
Bien sûr, le jeu est en accès anticipé, c’est normal qu’il y ait encore des défauts, et la grande majorité d’entre eux seront sans doute réglés au moment de la sortie officielle en 2023. Mais il est important de savoir qu’en payant pour jouer tout de suite à Dreamlight Valley, on doit composer avec un certain nombre de problèmes.
Une vallée idyllique
Reste que Dreamlight Valley nous fait vivre de bons moments, et c’est l’important dans ce genre de jeu. Il n’y a aucun combat, aucune pression de performance, tout est adorable. Et lorsque Dingo me propose de cuisiner avec lui pour me remonter le moral après lui avoir dit que je me sens un peu triste aujourd’hui… hé bien, ça marche un peu!
Pour le moment, le jeu comprend des personnages et objets des univers de Mickey et ses amis, Moana, La Reine des Neiges, Wall-E, La Petite Sirène et Ratatouille, mais il y en aura bien sûr plein d’autres à venir. Déjà, les mises à jour automnales ont été annoncées, et ajouteront notamment un monde d’Histoire de jouets. Pour participer à l’accès anticipé, il faut acheter un pack du fondateur, mais le jeu sera gratuit à sa sortie officielle, prévue pour 2023.
Au fond, ce que je retiens de mon expérience à Dreamlight Valley, c’est que le jeu a beaucoup de potentiel, mais qu’il faudra attendre pour vraiment savoir dans quelle direction il se dirigera; un simulateur de vie permettant de se détendre dans une vallée idyllique où tout est simple, ou un lieu mettant notre patience à rude épreuve, où on doit perdre des heures et des heures à ramasser des ressources pour ne rien manquer? Seul l’avenir nous le dira!