La Guilde du jeu Vidéo vient de lancer l’initiative Jeux Vidéo du Québec\ Games from Quebec un portail regroupant tous les jeux québécois réalisés jusqu’à maintenant. En plus du descriptif habituel, chaque jeu comporte un lien vers les différents magasins le proposant aussi bien sur PC que sur console. Il en manque encore quelques jeux, dont ceux d’Ubisoft, mais l’éditeur est en train de préparer sa liste en vue d’être rapidement intégré au site.
crédit image à la une : gamesfromquebec.com
Depuis leur fusion, la Guilde et Alliance Numérique fait front commun pour représenter l’industrie québécoise aussi bien au Québec que dans le monde. Leur rôle est très large. Au Québec, la Guilde apporte son soutien aux studios indépendants en leur fournissant des facilités par exemple au niveau des assurances pour les employés, tandis que la partie Alliance Numérique continue de représenter le Québec sur les salons afin de faire venir des studios ou confier des projets à des studios québécois.
Avec la crise de la Covid-19 et l’annulation des salons d’ordinaire incontournables comme le E3 ou la Gamescom, comment continuer à effectuer son travail de représentation, et comment se passe la transition des studios vers le télétravail ? Nous nous sommes entretenus avec Nadine Gelly, Directrice Générale de la Guilde du Jeux Vidéo du Québec.
ALM : Pourquoi ce site ?
ND : C’était un projet qui était dans l’air depuis un bon moment. On voulait faire ressortir que l’on peut être fier de notre industrie au Québec. Il y a plusieurs personnes qui jouent à des jeux vidéo sans même savoir que ce sont des jeux faits au Québec. Le Québec est le troisième pôle mondial et les gens ne le savent pas. On avait déjà l’intention de mettre en place cette plateforme avant la Covid, et avec la pandémie cela nous est apparu encore plus évident, pour démonter aux gens et aux joueurs que plusieurs jeux qu’ils jouent sont faits ici et de leur faire découvrir des jeux qu’ils ne connaitraient pas. Même les professionnels de l’industrie sont étonnés du nombre de jeux faits au Québec. Alors oui on se rencontre et on voit nombre de studios dans les évènements comme le MEGA Migs, mais regrouper tous ces jeux sur une seule et même plateforme permet d’en voir l’étendue et d’avoir une certaine fierté de ce qui est produit au Québec.
crédit image : Sabotage Studio
ALM: Comment fait-on pour y figurer ? Doit-on vous contacter ou l’on est automatiquement indexé ?
ND: Nous avons fait appel à la Guilde et nous avons enregistré 240 membres cette semaine. Il suffit de nous contacter pour y être inclus. Nous avons fait une grande relance avant de lancer le site, et avons contacté l’ensemble des membres. Nous préparons également les jeux qui seront lancés prochainement, nous effectuons un suivi afin de garder le contenu à jour et de nous assurer que ceux qui lanceront des jeux dans les prochains mois seront assurés de s’y retrouver.
ALM : Est-ce un projet à part ou premier d’une série ?
ND : Il y a eu une fusion de l’Alliance et de la Guilde depuis janvier, et nous sommes en train d’accélérer tous les projets de la guilde afin de bien exposer notre industrie, que l’on ait nos lettres de noblesse. No0us avons du mérite, ce que nous faisons est reconnu à lo’international. Nous voulons démontrer ce que nous savons faire autant ici qu’à lo’international et donc cette plateforme va aussi évoluer et nous avons d’autres projets qui s’en viennent et d’autres dans les cartons. Le covid ralentit un peu les choses, mais nous allons en lancer d’autres dans les prochains mois.
Nous voulons également mettre en avant les créateurs. Lors de nos voyages et missions commerciales, on est toujours frappés de la reconnaissance des professionnels de l’industrie, comment nous sommes enviés d’avoir cette industrie et des créateurs exceptionnels. Faire savoir qui est derrière le jeu, pour moi les mettre en avant est très important, tout comme faire ressortir les métiers et les personnes qui y travaillent.
crédit image : Panache Jeux Numériques
ALM : Quels changements a entrainé le Covid-19 ?
ND : Les gens jouent à des jeux, mais au Québec nous sommes des producteurs, et nombre de studios allaient se rendre à la GDC au E3 ou à la Gamescom, c’est là ou on va chercher tous les publisher, les éditeurs, nouveaux contrats. C’est énormément de développement des affaires pour les studios qui ont été annulés. On est en train de préparer des remplacements pour ça. On regarde avec le gouvernement ce que l’on peut faire pour essayer de remplacer ces évènements-là qui étaient très importants pour nous. Pour le MEGA Migs, on regarde si on peut toujours l’organiser en novembre. S’il a lieu, ce sera le premier évènement nord-américain d’envergure consacré aux jeux vidéo, on regarde avec le gouvernement pour être supportés et prendre toutes les mesures pour que cela se passe dans de bonnes conditions s’il doit avoir lieu.
ALM : Discutez-vous avec les studios ?
ND : Tous visent la sécurité, les studios sont très sensibles à ça y compris la santé mentale. Les employés sont particulièrement importants dans les jeux vidéo, grands comme petits studios ont réalisé le télétravail très rapidement. On discute avec les studios des méthodes et on s’échange des astuces pour que les employés soient bien et aient du support.
De notre côté, des contacts que nous avons avec les employés des studios, le télétravail se passe bien en général, mais il y a une perte de productivité que nous a confirmée La Guilde du Jeu au niveau de ceux qui doivent également gérer leurs enfants confinés avec eux. Autrement, d’après nos contacts, si tout se passe bien en général y compris dans les secteurs annexes comme le marketing, c’est l’assurance qualité qui pose problème actuellement.
Le modèle n’est pas partout le même au Québec. Si Eidos Montréal a son service d’assurance qualité composée de permanents, Ubisoft a également recours à des éléments externes au studio. Comme les consoles utilisées sont des modèles spéciaux voire des kits de développements, l’impossibilité de les sortir d’un studio est véritable casse-tête, sans compter qu’un contractuel ne bénéficie pas du même niveau de confiance dans l’industrie. Selon la manière de fonctionner des studios, une prolongation du confinement ou une deuxième vague de contamination déjà annoncée qui entrainerait un nouveau confinement pourrait occasionner des retards de sorties.
